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BAHA'IS ESPÉRANTISTES CÉLÈBRES
 

Préface

Lidia Zamenhof

Martha Root

John E. Esslemont

Agnes Baldwin Alexander

Hermann Grossmann

Adelbert Mühlschlegel


Préface

Plusieurs croyants connus de tout le monde baha'i étaient aussi d'actifs espérantistes, et une partie d'entre eux fut aussi célèbre dans le monde espérantiste. Parmi eux se dresse sans conteste la figure de Lidia Zamenhof, qui incarna quasiment la fusion du Baha'isme et de l'Espéranto. A côté d'elle, se dressent d'autres figures appelées les "Mains de la Cause de Dieu". C'étaient des baha'is qui furent, pour d'extraordinaires services rendus à la Foi Baha'ie, distinguées par le rang de "Main de la Cause", soit après leur mort, soit déjà de leur vivant. Cinquante "Mains de la Cause" furent en tout nommées, et cinq d'entre elles étaient des espérantistes actifs et connus : Martha Root, John E. Esslemont, Agnes Baldwin Alexander, Hermann Grossmann et Adelbert Mühlschlegel.

"Les devoirs des Mains de la Cause" écrivit 'Abdu'l-Baha, "sont de répandre au loin les Arômes Divins, d'édifier les âmes des hommes, de faire progresser la culture, d'améliorer le caractère de tous les hommes et d'être, en tout temps et de toutes les manières, sanctifiés et détachés des affaires matérielles. Ils doivent manifester une soumission à Dieu par leur conduite, leurs manières, leurs actes et leurs paroles." (compil : A Basic Baha'i Dictionary, Oxford, Georges Ronald, 1989, p.95-96)
 

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Lidia Zamenhof

"L'humanité entière doit s'unir en une seule famille" - voici la devise qui décrit le but que donna à sa vie le Docteur Louis Lazare Zamenhof, et pour lequel il travailla sans cesse avec dévouement jusqu'à sa mort en 1917, alors que sa plus jeune fille, Lidia, n'avait que 13 ans. A cette époque, elle maîtrisait déjà parfaitement l'Espéranto et fit ses premiers essais de traduction du polonais en Espéranto. Elle était convaincue que devra continuer le travail de son père mort prématurément, c'est à dire répandre la Langue Internationale et propager ses idées pacifiques et unificatrices.

En 1925, Lidia Zamenhof acheva ses études et obtint une Licence en Droit. Cela ne conduisit pas pourtant automatiquement à une quelconque profession, d'autant plus que Lidia était juive, et qu'un emploi d'état était pratiquement inaccessible aux juifs. Elle ne s'intéressait pas non plus aux tâches ménagères et ne ressentit jamais d'inclinaison au mariage. Elle n'apprit même jamais à cuisiner. Il était clair pour elle qu'elle dédira sa vie d'une manière ou d'une autre aux idéaux de Zamenhof. Son foyer était l' Espéranto.

Durant le Congrès Universel de Genève (1925), les baha'is espérantistes tinrent des réunions spécialisées, auxquelles fut invitée Lidia. Elle ne désirait absolument pas y aller, mais y participa cependant finalement par courtoisie et fit la connaissance de Adelbert Mühlschlegel et de Martha Root. L'année suivante (1926), on inaugura enfin le monument de Zamenhof à Varsovie. Martha Root était présente comme représentante officielle de la Foi Baha'ie. Elle resta deux semaines à Varsovie et dormi dans la même chambre que Lidia. Elles devinrent de bonnes amies, bien que Lidia ne voulut accepter en aucune manière les convictions religieuses de Martha, et ce d'autant plus qu'elle se considérait athée. Pourtant, peu à peu, Lidia se convainquit de la véracité de la Foi baha'ie et  l'épousa finalement.

Dans le cadre de Congrès Universel d'Anvers (1928),  Lidia prit pour la première fois la parole en public à l'occasion de deux réunions baha'ies, ce qui étonna suffisamment les espérantistes car elle était considérée comme une personne craintive et introvertie. Le reste de la famille Zamenhof ne s'opposa en aucune manière à la conversion de Lidia à la Foi Baha'ie, mais ils ne la comprirent pas non plus. Lidia publia même en 1929 un article sur la Foi Baha'ie dans une gazette juive en langue polonaise, et cela choqua la famille et beaucoup plus encore la communauté juive.

A cette époque, Lidia commença à traduire "Baha'u'llah et l'ère nouvelle" en Espéranto, assistée aussi en cela par Martha Root.

Lidia fit en 1930 le pèlerinage à Haïfa, lieu saint baha'i de Palestine, et rencontra Shoghi Effendi Rabbani qui dirigeait alors la Communauté Baha'ie. Elle décida d'apprendre la méthode Cseh pour enseigner l'Espéranto à l'étranger. Le mouvement espérantiste n'était plus cependant aussi favorable à Lidia que par le passé, en partie parce qu'on n'appréciait pas qu'un membre de la famille Zamenhof fasse l'apologie de la Cause Baha'ie, craignant que le public puisse penser que l'Espéranto était intimement lié à une quelconque croyance religieuse.

Le seconde guerre mondiale explosa en septembre 1939 et Lidia connut le même sort que tous les juifs polonais. Elle fut obligée de vivre dans le ghetto de Varsovie, où elle donnait des leçons d'anglais pour subsister. Les espérantistes n'oublièrent pas Lidia et lui envoyèrent des colis. Un soldat allemand, qui était espérantiste, essaya même de l'aider en lui permettant de fuir, mais Lidia refusa.

Les nazis entamèrent en 1942 l'extermination à grande échelle des juifs de varsovie, et "liquidèrent" définitivement le ghetto  en avril 1943. On suppose que Lidia fut alors elle aussi déportée au camp d'extermination de Tréblinka et y fut tuée comme plus d'un million de ses compagnons d'infortune.

Le message de Lidia Zamenhof fut celui de l'unité de l'humanité, de la fraternisation entre les hommes, de l'émancipation des femmes et de lutte pour la paix mondiale. Tous cela était enraciné dans la philosophie ("Homaranismo") proclamée par son père et dans les enseignements de la Foi Baha'ie.

Bibliographie :
"Lidja Zamenhof. Vivo kaj agado" de Isaj Dratwer, Stafeto Anvtverpeno - La Laguna, 1980.
"The Life of Lidia Zamenhof" de Wendy Heller Lidia, George Ronald - Oxford, 1985.
 

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Martha Root

Martha Louise Root naquit le 10 août 1872 à Richwood, Ohio (U.S.A.). Elle étudia à l'université de Chicago et, après son diplôme, travailla comme institutrice. Quelques années plus tard, elle devint journaliste. Un jour de 1908, elle rencontra à Pittsburgh un baha'i, M. Roy Wilhelm, entrepreneur à New York, qui l'initia à la Foi Baha'ie. Elle fut enthou- siasmée par le message de Baha'u'llah et devint baha'ie en 1909.

Durant le voyage de 'Abdu'l-Baha à travers les États Unis en 1912, elle eut avec Lui deux entretiens privés, qui changèrent complètement sa vie.

En 1914, à l'âge de 42 ans, Martha renonça à son travail de rédactrice dans une gazette de Pittsburgh pour voyager et travailler à l'étranger comme reporter indépendant. 'Abdu'l-Baha exhortait à cette époque les baha'is américains à partir et à propager la Foi de Baha'u'llah. Et en 1919, en réponse à cet appel, Martha Root décida d'entamer un voyage à travers le monde, qui dura en fait jusqu'à sa mort 20 ans plus tard.

Après avoir soigné son père jusqu'à la mort de celui-ci en 1922, Martha, alors agée de 50 ans, abandonna son foyer de Cambridge Springs en Pennsylvanie et fit sa patrie de la terre, dont elle fit plusieurs fois le tour au cours des deux décennies suivantes. Durant ses voyages à travers l'Asie l'Amérique du Sud, l'Europe, l'Afrique et l'Australie, le seul grand pays qu'elle ne visita pas fut l'Union Soviétique.

Les premiers grands voyages la conduisirent en Amérique Centrale et du Sud. C'est durant ces voyages qu'elle se conforta dans la conviction du besoin d'une langue auxiliaire internationale. Elle avait déjà pris les premières leçons d'Espéranto en 1912, mais commença maintenant à vraiment étudier la langue. En 1923 et 1924, elle put utiliser largement l'Espéranto au cours de ses voyages au Japon, en Chine, à Hong-Kong, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Tasmanie.

Une des qualités de Martha, qui attirait les gens vers elle, était son ouverture d'esprit et son absence de préjugés. Où qu'elle voyageât, elle rendait visite aux dirigeants des autres religions et des autres mouvements, au lieu de les éviter à cause de leurs croyances différentes. Elle écoutait leurs philosophies, les faisaient participer à ses propres idées et échangeait de la littérature. Martha recommandait souvent fortement aux dirigeants de tels mouvements d'utiliser l'Espéranto comme moyen d'une plus vaste communication.

Après ses visites en Australie et en Nouvelle-Zélande, elle était sur le chemin du retour au printemps 1939 quand on dût la débarquer à Honolulu pour cause de maladie : elle avait un cancer. Et c'est là que quelques mois après mourut Martha le 28 septembre 1939, quatre semaines après le début de la seconde guerre mondiale.

Bibliographie : "Lioness at the Threshold" de M.R.Garis, Baha'i Publishing Trust - Wilmette, 1983.
 

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John E. Esslemont

Le Docteur John Ebenezer Esslemont, "Main de la Cause de Dieu", fut un fervent partisan de l'Espéranto, qu'il parlait couramment et utilisait déjà dès sa jeunesse. Il naquit le 19 mai 1874 dans une très éminente famille écossaise de la région d'Aberdeen, dont il était le 3ème enfant. Plusieurs de ses parents étaient largement connus et occupaient de hautes fonctions. Lui-même fut brillamment diplômé en 1898 de la faculté de médecine et de chirurgie d'Aberdeen.

Après des séjours en Australie, en Écosse et en Afrique du Sud, il commença d'exercer en 1908 dans un sanatorium d'une ville du sud de l'Angleterre, Bournemouth. Le Docteur Esslemont devint rapidement une sommité de la pneumo-phtisiologie. La médecine générale l'intéressait aussi et il collabora au sein d'un comité qui compila des documents qui deviendront ensuite la base de la réforme du service de santé britannique.

Bien que de faible constitution physique, son énergie mentale était extraordinaire. Malgré un travail à temps plein dans le sanatorium, il continua l'étude du persan, agissait dans les activités baha'ies locales et nationales, comme secrétaire local de l'Union pour la Société des Nations, et dans le mouvement espérantiste. Il fonda et présida le groupe espérantiste local de Bournemouth et était membre de l'Association Espérantiste Britannique.

Ce philanthrope avait de multiples centres d'intérêt. C'est ainsi, qu'en plus de l'Espéranto, il se mit à l'étude de plusieurs langues étrangères, et parlait le français, l'espagnol et l'allemand. Il s'intéressait aussi aux croyances religieuses et, selon ses propres explications données dans l'introduction de "Baha'u'llah et l'ère nouvelle", prit connaissance des enseignements baha'is en décembre 1914, grâce à une discussion avec des amis ayant rencontré 'Abdu'l-Baha, et l'emprunt de quelques brochures. Immédiatement frappé par leur richesse, leur puissance et leur beauté, ils s'imposèrent à lui comme solutions aux grands besoins du monde moderne d'une manière plus parfaite et plus satisfaisante qu'aucune autre idée religieuse auparavant.

Il étudia avec enthousiasme tous les livres disponibles sur la nouvelle religion et commença à correspondre par l'Espéranto avec des baha'is de divers pays. Au bout seulement de trois mois, il donna une conférence sur la Foi à l'Association Théosophique de Bournemouth et peu de temps après, en association avec une amie, il organisa des réunion régulières pour son enseignement.

En collaboration avec un baha'i espérantiste connu, le Docteur Luftullah Hakim, il traduisit en1916 "Les Paroles Cachées" de Baha'u'llah en Espéranto et débuta la rédaction d'un livre sur le Baha- isme, le bientôt célèbre "Baha'u'llah and the New Era", qui fut, selon Shoghi Effendi, "le manuel de la Foi" et inaugura une nouvelle étape dans l'évolution de la communauté baha'ie par sa présentation de la Foi, claire, systématique et cependant facilement lisible. Shoghi souligna que, à cause de la "pureté d'intention" de son auteur, ce livre "seul inspirera des générations non encore nées".

En mai 1924, Esslemont acheva en outre un prospectus, "Baha'u'llah et Son Message, qu'il traduisit aussi en Espéranto. Et en octobre de la même année, Shoghi Effendi l'invita à Haïfa pour qu'il lui serve de secrétaire anglophone. Mais la maladie l'assaillit bientôt de nouveau. En mars, il dut passer la moitié du temps à l'hôpital et, peu de temps après, dut suivre le conseil de Shoghi Effendi d'aller dans la Forêt Noire, en Allemagne, pour y reprendre des forces. Il s'y consacra à la révision de l'édition en langue allemande de son livre.

Bien qu'encore de santé faible, il revint en septembre à Haïfa, où il mourut quelques mois plus tard des suites d'une attaque d'apoplexie. Shoghi Effendi se tint à son chevet et couvrit le mort de louanges et d'honneurs pour sa vie exemplaire et ses éminents services à la Foi, lui attribuant entre autres le rang de "Main de la Cause de Dieu".

Bibliographie : "Dr. J.E. Esslemont. Hand of the Cause of God" de Moojan Momen, Baha'i Publishing Trust - London, 1975.

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Agnes Baldwin Alexander

Agnès B. Alexander fut la première baha'ie - et peut-être aussi la première espérantiste - de Hawaii. Elle naquit à Honolulu le 21 juillet 1875.

Agnès Alexander voyagea en 1900 en Amérique et en Europe, où elle rencontra à Rome Madame Charlotte Dixon, une baha'ie américaine qui revenait juste de pèlerinage au centre mondial de la Foi Baha'ie en Israël. Bien que Madame Dixon me mentionna pas directement la Foi Baha'ie, elle donna à Agnès une prière copiée à la main. Agnès écrivit plus tard: "La prière sembla répondre à toutes les aspirations de mon coeur. Nous nous rencontrâmes ensuite durant trois soirées consécutives.... Le troisième soir après la rencontre avec Madame Dixon, quand je me suis retirée dans ma chambre, le sommeil ne vint pas. Cette nuit-là (26 novembre 1900) m'apparut la prise de conscience stupéfiante, qui n'était ni un rêve ni une vision, que le Christ était venu sur la Terre."

Quand Agnès raconta à Madame Dixon son expérience, elle lui donna finalement quelques détails sur la Révélation Baha'ie. Il était de coutume en ces temps-là pour devenir membre de la commu- nauté baha'ie d'écrire directement au guide de la Foi Baha'ie, 'Abdu'l-Baha. C'est ainsi que fit aussi Agnès Alexander, et 'Abdu'l-Baha l'accepta.

Agnès acquit une connaissance plus approfondie de sa nouvelle foi à travers les groupes baha'is de Paris (France), et d'Eliot (U.S.A.). Le 26 décembre 1900, elle revint chez elle à Hawaii et devint ainsi la première baha'ie de l'archipel.

Les parents d'Agnès moururent au printemps 1913, et elle quitta Hawaii pour enseigner la Foi baha'ie en terre étrangère. Un jour d'octobre 1913, elle visita Madame May (Bolles) Maxwell à Montréal (Canada). C'est là qu'elle trouva par hasard une déclaration de 'Abdu'l-Baha, dans laquelle Il encourageait à l'étude de l'Espéranto : " A partir de ce moment s'alluma dans mon coeur le désir d'obéir à sa prière."

Agnès passa l'hiver 1913-14 à New York, dans le quartier de Brooklyn. C'est là que l'atteignit la lettre de 'Abdu'l-Baha lui indiquant de porter les enseignements baha'is au Japon. Il écrivit : "...si vous voyagez au Japon, les confirmations divines descendront sur vous sans nul doute..." Durant ce même hiver à Brooklyn, elle prit sa première leçon d'Espéranto, l'étudia ensuite par elle-même et devint bientôt très habile dans cette nouvelle langue.

Quand Agnès atteignit Tokyo, elle y trouva Eroshenko, âgé alors de 24 ans, qui devint l'instrument par lequel Agnès put enseigner la Foi baha'ie à la fois aux aveugles et aux femmes japonaises.

Agnès Alexander fut toujours reconnaissante à l'Espéranto, qui fut son lien avec les japonais et un outil hautement apprécié pour diffuser les enseignements baha'is. Elle dit : "A travers le formidable instrument de l'Espéranto, la Foi baha'ie s'est faite connaître dans les grands centres japonais, où elle rencontra et un intérêt fervent et sans préjugés."

Agnés Baldwin Alexander fit plusieurs déplacements entre Hawaii et le Japon de 1914 à 1967, et fit aussi connaître les enseignements baha'is en Corée et en Chine à travers l'Espéranto. Elle vécut ses quatre dernières années dans une maison de retraite d'Honolulu à proximité de son lieu de naissance. Elle mourut à l'âge de 95 ans en janvier 1971.

Les contributions d'Agnès Alexander à la diffusion de l'Espéranto en Extrême-Orient sont à peine évaluables. Au travers de l'Espéranto, elle fit connaître le Message de Baha'u'llah aux femmes, aux aveugles et à d'éminentes personnalités de Chine, du Japon et de Corée. Elle l'enseigna dans les écoles, seconda la traduction de grandes oeuvres baha'ies en Espéranto, fit des émissions radiophoniques en cette langue, chanta ses chansons et eut des relations privilégiées avec ses adeptes dans de nombreux pays.

Bibliographie : "Agnès B. Alexander. History of the Baha'i Faith in Japan 1914-1936", Baha'i Pubvlishing Trust - Japan, 1977.

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Hermann Grossman

Hermann Grossman naquit de parents allemands à Rosario (Argentine) le 16 février 1899. La famille revint en Allemagne quand Hermann eut 10 ans.

En été 1920, il rencontra à Leipzig pour la première fois les enseignements baha'is et embrassa sans hésitation le nouveau message de tout son coeur.

Durant les mois suivants, il élargit ses connaissances des enseignements baha'is et approfondit sa foi. Quand Hermann revint à Hambourg, sa mère et sa soeur embrassèrent aussi la nouvelle Foi.

Avec dévouement et abnégation, Hermann Grossman commença immédiatement à servir la Religion Baha'ie, d'abord à hambourg, et ensuite à Weinheim et à Neckargemünd. La maison qu'il fit construire dans cette dernière ville devint peu à peu le foyer des activités baha'ies. L'esprit des enseignements baha'is pénétra la famille Grossman et se réfléchit dans la vie de ses membres.

Parmi l'abondance des enseignements de Baha'u'llah, il y avaient deux thèmes qui intéressaient particulièrement Hermann Grossman : l'accord de la science et de la religion, et l'exigence de réaliser l'unité de l'humanité sur la base du principe de "l'unité dans la diversité". Par plusieurs traductions et oeuvres originales, il contribua grandement à la littérature baha'ie.

Dans les années 20 commença une collaboration à grande échelle entre les baha'is et les espérantistes. Hermann Grossman étudia alors aussi l'Espéranto. Il édita de 1925 à 1936 la gazette internationale baha'ie espérantiste "La Nova Tago". Il édita de plus la revue baha'ie allemande pour enfants "Rosengärtlein" (Petite Roseraie), qui parut en allemand et en Espéranto et essaya ainsi de familiariser les jeunes lecteurs avec l'Espéranto. Ce périodique-là parut durant quelques années.

En mai 1937, le chef de la "Gestapo"(police secrète allemande), Himmler, interdit la Religion baha'ie et ses organes administratifs. Des livres baha'is furent confisqués, des logements de baha'is furent fouillés, des baha'is furent questionnés par la police et aussi emprisonnés. Hermann souffrit dans sa vie professionnelle d'inimitiés sournoises et quelquefois ouvertement du mépris et des brusqueries de ses collègues, qui étaient sympathisants du nazisme. Ce ne fut qu'après de longues tractations avec la "Gestapo" qu'il put arriver à faire libérer sa soeur. Il témoigna aussi en faveur de neuf baha'is, qui étaient mis en accusation devant un tribunal nazi. En septembre 1944, il fut lui même accusé et condamné par un tribunal.

Hermann Grossman fut parmi les 12 "Mains de la Cause de Dieu" nommées en 1951 par Shoghi Effendi et, en conséquence,  il intensifia encore plus ses services à la Foi. De 1958 à 1962 principalement, lui et son épouse firent divers voyages en Amérique du Sud pour y diffuser là aussi l'évangile de Baha'u'llah et le porter aux indiens indigènes.

Les multiples peines et difficultés des voyages affectèrent sa santé. Malgré cela, il ne cessa de voyager que sur l'interdiction formelle de son médecin. Le 7 juillet 1968, Hermann Grossman abandonna ce monde.

Bibliographie :
"The Baha'i World", volume XV, P. 416-421
"Der Baha'i-Glaube in Deutschland", Baha'i- Verlag, Hofmein-Langenhain, p. 34-41, 1980
 

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Adelbert Mühlschlegel

Adelbert Mühlschlegel naquit à Berlin le 16 juin 1897. Durant la première guerre mondiale, Adelbert servit dans le corps de santé. Après la guerre, Il étudia  la médecine à Fribourg, Greifswald et Tübingen. En 1920, il reçut de sa mère une lettre, dans laquelle elle écrivait qu'elle avait trouvé une Foi nouvelle et universelle, la Foi de Baha'u'llah. Il étudia les rares textes qui existaient à cette époque. Ayant reconnu que le message de Baha'u'llah était la vérité qu'il cherchait, il adhéra à la Religion Baha'ie.

S'en suivit un temps durant lequel il s'efforça d'accorder sa vie professionnelle et privée avec les enseignements de Baha'u'llah. Il participa aux activités de la communauté baha'ie de Stuttgart, donna des conférences, et écrivit un mélodrame pour le troisième "Congrès Baha'i" de septembre 1924.

Dans les années 20, Adelbert étudia aussi l'Espéranto et contribua à la "Nova Tago" par des essais sur les différents aspects de la Religion Baha'ie. Il participa aussi à des congrès espérantistes et y donna des conférences.

Son logement fut détruit au cours de la seconde guerre mondiale, et se créa en 1945 à son nouveau foyer un centre d'activités baha'ies. Adelbert continua d'écrire des articles et des essais qui parurent dans diverses publications. Il servit de nombreuses années comme membre de l'Assemblée Spirituelle Nationale des Baha'is d'Allemagne et d'Autriche d'alors, et souvent comme son président.

Il fut nommé en 1952 "Main de la Cause de Dieu" et, dès 1959, il se dédia à temps plein au service de la Foi. Comme "Main de la Cause", il fut un des administrateurs à la tête de la communauté baha'ie depuis le décès de Shoghi Effendi (1957) jusqu'à la première élection en 1963 de la Maison Universelle de Justice. Il visita durant cette époque beaucoup de pays européens, aidant à augmenter le nombre de Assemblées Spirituelles Nationales européennes de 2 en 1957 à 16 en 1963, et habita, comme pionnier, dans diverses villes de plusieurs pays européens.

Il voyagea en Afrique en 1971-72 et en Amérique du Sud en 1975. Deux ans plus tard, il emménagea pour son dernier poste de pionnier à Athènes (Grèce), où fut élue en 1977 la première Assemblée Spirituelle des Baha'is de Grèce.

La preuve qu'à cette époque Adelbert Mühlschlegel était encore sincèrement fidèle à l'Espéranto, est qu'il essaya de mettre sur pied avant le Congrès Universel de Budapest (1966) une association de baha'is espérantiste. Cela ne se réalisa cependant pas. Mais quelques années après put se fonder effectivement la Ligue Baha'ie Espérantiste. Dans sa lettre du 19 mars 1973 adressée aux fondateurs de la Ligue, la Maison Universelle de Justice témoigne aussi du rôle d'Aldebert Mühlschlegel dans cette formation : "Nous avons délibéré au sujet de votre proposition commune de former une ligue de baha'is espérantistes...et recherché conseil auprès de la Main de la Cause Adelbert Mühlschlegel en raison de son intérêt de longue date à l'Espéranto comme voie pour vaincre les obstacles linguis- tiques qu'affronte le monde. Il est enthousiaste."

Adelbert Mühlschlegel mourut en Grèce le 29 juillet 1980.

Bibliographie : "The Baha'i World", volume XVIII, p. 611-613

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